La simulation par ordinateur
Article publié sur le site lesaffaires.com
Performance opérationnelle
Au sein des entreprises dans lesquelles j’ai pu œuvrer, il y a entre autres trois qualités qui distinguent les bons gestionnaires des autres. D’abord, leur capacité à faire avancer les choses (« doer »), ensuite, leur capacité à prendre des décisions (tout en minimisant le nombre de mauvaises) et, enfin, leur facilité à promouvoir l’adhésion à de nouveaux concepts.
Or, dans certaines situations, les décisions ne peuvent être prises que sur l’intuition, le nombre de variables impliquées étant trop grand pour que l’expérience ou même les calculs puissent fournir une réponse satisfaisante. C’est pourquoi les logiciels d’aide à la décision ont été développés.
La simulation est l’un de ces outils d’aide à la décision qui permet aux gestionnaires de simuler sur un ordinateur le fonctionnement d’un ensemble de processus ou machines, d’en voir l’impact comme dans un film en accéléré et d’en comprendre les limites.
Par exemple, une organisation désire remplacer plusieurs vielles machines par une seule nouvelle, mais se demande quel sera l’impact sur le rendement réel de l’usine en cas de panne. Ce genre de cas est souvent difficile à analyser sans l’aide d’outils de simulation qui tiennent compte d’événements dynamiques et aléatoires. Et nombreux sont les événements entrant dans cette catégorie : panne d’équipement, rythme d’arrivée des commandes, mélange de produits, synchronisation des ressources, etc.
La simulation est principalement utilisée lorsque…
La simulation par ordinateur est un moyen de voir l’impact d’un nouveau processus (humain ou machine) sur certains indicateurs de performance. Elle sert généralement à peaufiner le design détaillé de processus manufacturiers, logistiques, financiers et d’affaires. On aurait tendance à penser que la simulation donne une réponse claire et précise (blanc ou noir) à nos questions. De fait, elle apportera beaucoup de clarté au processus décisionnel, mais les réponses devront toutefois être interprétées et mises en contexte étant donné les nombreuses variables impliquées, ceci afin d’en tirer des conclusions valides qui permettront aux gestionnaires de clarifier leur vision.
Il existe plusieurs cas où la simulation peut être utilisée, mais voici les situations les plus typiques liées aux opérations, lorsqu’il est nécessaire de :
- justifier un nouvel investissement;
- définir des capacités et des zones d’accumulation;
- déterminer le débit d’un système;
- détecter un goulot d’étranglement;
- expérimenter diverses méthodes de planification;
- étudier le système de contrôle de manutention des produits;
- définir les horaires de travail et de maintenance.
La simulation est avantageuse, car…
- elle est souvent la seule façon d’étudier les systèmes complexes;
- il est plus facile d’y contrôler les conditions d’expérimentation que dans la réalité;
- elle tient compte de l’incertitude;
- le temps y est accéléré;
- elle permet de comparer plusieurs scénarios avant d’implanter le meilleur;
- elle permet de visualiser les systèmes non existants.
Les différentes options pour simuler
Le modèle de simulation peut être effectué principalement par deux types de logiciel : un simple chiffrier (ex : Excel, Lotus…) que l’on programme ou un logiciel spécialisé orienté « objet » dans lequel il existe des éléments de processus prédéfinis auquel une simple configuration permet d’imiter son comportement réel.
Quelques éléments doivent être considérés avant de choisir une méthode ou une autre. Si l’un des éléments suivants est présent dans le projet, un logiciel spécialisé en simulation s’avèrera la solution la plus rapide et la moins onéreuse.
- Le modèle comprendra des éléments dynamiques et aléatoires.
- Le modèle nécessite d’être visuel (ex : pour la présentation du concept).
- Le modèle doit être facile à modifier afin de l’adapter à des situations futures.
- La synchronisation des ressources modélisées est un facteur limitant du processus.
En terminant
Dans un projet de simulation, il y a quelques étapes à ne pas négliger : la prise des données qui serviront à nourrir le modèle et leur validation (« garbage in, garbage out »), la validation du comportement du modèle et l’élaboration des plans d’expérience afin de limiter ceux-ci aux aspects voulant être étudiés. À l’exception de quelques rares modèles très complexes, le temps alloué à la programmation et au design du modèle sera d’environ de 30 p. cent, le reste de l’effort étant investi pour la prise de données, l’expérimentation et la validation.
En résumé, si vous prévoyez effectuer des changements de processus ou simplement optimiser des processus existants, la simulation vous permettra de déterminer l’impact réel de ces changements, d’optimiser le design retenu et d’en connaître les limites, de valider la nécessité d’investissement et, enfin, par son coté visuel, la simulation vous aidera à promouvoir l’adhésion à votre nouveau concept. Après tout, comme une image, la simulation vaut mille mots… et mille calculs!